Bordel

Je fais tout le contraire de ce qu’on me dit de faire, tout le temps. Quelque part c’est cool, ça montre que j’ai ma propre pensée, que je me laisse pas influencer sur mes choix de vie ou quelque chose comme ça.

En fait, c’est pas que je fais le contraire de ce qu’on me dit, c’est que je fais que ce je veux. Comme si ma vie entière était une crise d’adolescence sans fin.

Je préfère regretter d’avoir vécu des trucs que de m’imaginer toute la vie ce que ça aurait été.

Je préfère m’en vouloir à moi toute seule. Je crois que l’idée qu’on puisse choisir à ma place, quoi que ce soit, me terrifie.

Alors je fais ce que je veux, je deviens ce monstre bizarre qui frustre ses amis, qui déçoit parfois, qui fonce tout droit en sachant que c’est un mur en face.

Qui s’éclate contre le mur en criant même pas mal. Je sais pas trop ce que je fais.

Ces derniers temps j’ai adopté la ligne éditoriale du “je fais seulement ce que je veux” mais ça me joue des tours.

Je crois que je réalise à quel point je suis fucked up. Je fais des trucs cool et des trucs moins cool, je me sabote toute seule.

Je deviens un peu connasse, un peu égoïste. Inconsciente je l’ai toujours été un peu mais alors en ce moment c’est juste le festival.

Je culpabilise de donner du souci à mes amis proches mais c’est tout. Je culpabilise pas de faire ce que je veux.

J’ai juste ce sentiment étrange d’avoir deux personnalités, une saine qui comprend rien et une autre complètement folle, comme si une partie de moi crâmait en plein air.

Plus on essaie d’éteindre ce truc en feu, plus ça brûle, plus j’ai envie de rugir et de faire mes propres erreurs.

Plus je brûle, plus j’ai de courage. Alors je continue. Jusqu’à ce que je réalise qu’il y a pas deux personnes en moi, que je suis les deux.

Je brûle et je pleure, je cours comme une folle et je me roule en boule en même temps, je suis plus heureuse que jamais alors que j’ai le coeur brisé.

Je suis tout ça, toutes ces contradictions, tout ce bordel sans nom. Ce bordel qui s’auto détruit autant qu’il essaie de kiffer la vie, et je crois que pour l’instant, ce mélange me va.

C’est pas l’idéal évidemment mais j’ai mis tellement de temps à l’accepter que maintenant, je me dis que c’est pas là pour rien.

Que je dois passer par ça pour atteindre le top après.

Je déménage dans une semaine et en faisant du tri dans mes fringues, je pense au tri que je fais dans ma vie d’une pierre deux coups.

J’attends pas de remède miracle mais une chose est sûre, si j’étais restée à Paris, avec ce mec, avec cette vie, j’aurais explosé. Et ça aurait été pire.