Kazu

Peu de restaurants ne suscite autant d’enthousiasme chez moi que la simple mention de « Kazu ».

De tous les endroits que j’ai pu vous recommander cette année, Kazu sera pour moi le plus personnel.

Si vous me demandez de vous recommander un endroit beau-bon-pas cher à Montréal, je vous enverrais droit chez Kazu.

Mon histoire d’amour avec Kazu a débuté dès son ouverture, je travaillais dans ce coin-là à cette époque et tanné des mêmes restos vers lesquels je me tournais semaine après semaine, j’avais spotté ce nouveau venu de la rue Ste-Catherine, juste à l’ouest de Guy. Dès l’entrée, on comprend rapidement qu’on sera à l’étroit. On me propose une place au bar, juste devant le chef, ça va être personnel. Ça m’aura pris quelques visites pour comprendre que Kazu, C’EST le chef.

Le Chef !

Le Chef !

C’est le chef, le comptable, le mécanicien: je l’avais surpris un jour de congé en train de déplacer et réparer son BBQ intérieur dans un espace tellement restreint que s’en était choquant. Choquant surtout par les délices japonais qui sortent de cette cuisine. À ma première visite, je me souviens encore d’avoir commandé le fameux thon & saumon dans un bol de riz, de la laitue et quelques traits de sauces zigzagué sur le plat comme un Jackson Pollock.

Et ce fut l’amour au premier détour.

Ben voyons? Du riz, de la laitue et du poisson cru, ça ne peut pas être si débile que ça?

Et ça l’est.

D’abord et avant tout, frais comme air climatisé mais aussi, pour la sauce qui me rappelle la vinaigrette Catalina de Kraft: tomatée et vinaigrée, celle-ci agit comme un rayon de soleil dans un jardin et fait fleurir les saveurs de tous les ingrédients de base. Comme un bon DJ, le chef Kazu sait manier les sauces pour garder son plancher de danse toujours occupé.

Je me souviens d’être retourné dès la semaine suivante car je ne pouvais pas croire qu’il ne relèverait pas ses prix mais cinq ans plus tard, ce plat fondateur du resto est toujours au menu pour $13. Fan-tas-tique.

Kazu c’est découvrir la cuisine japonaise au-delà du sushi.

Le bol de ramen

Le bol de ramen

Bondé sur l’heure du midi, il faut arriver vingt minutes avant l’ouverture qui est à midi pile: à midi et cinq, toutes les places sont occupées et le bal du service du midi commence. Vous remarquerez les serveuses valsant de long en large d’un étroit corridor de service qu’elles savent occuper de façon efficace et adroite, gardant le sourire là où plusieurs auraient raidi de claustrophobie.

Que se soit le porc mijoté 48 heures, le fameux burger de crevettes (vous n’en laisserez même pas une feuille de laitue), le ramen ou le kalbi (un short rib de boeuf que j’ai recréé cet été pour emporter le concours de BBQ de la Petite Bette), tous les plats sont uniques et extraordinaires. Perso je préfère le sashimi l’été quand il fait chaud alors que pour cette chronique, l’hiver était bien installé mais qu’à cela ne tienne, le comfort food à la japonaise, c’est un ramen et celui-ci est tellement confortable, qu’on a le goût de se coucher dedans en petite boule.

La matière première, le bouillon, est d’une richesse et profondeur inégalée à Montréal. Ça doit prendre des heures à le réduire à cette concentration de saveurs. Agrémenté de feuilles de nori, d’un oeuf cuit dur, des belles tranches de porc BBQ et saupoudré de graines de sésame, le bol de ramen est un incontournable lors d’une première visite chez Kazu. C’est comme une session de sauna pour l’âme sans le bain froid par après. Pour $11.

Bien que vous serez un peu déboussolé par l’étroitesse des lieux, persévérez pour obtenir une place, au bar pour être au centre de l’action de préférence (et ça va plus vite). Je le sais, vous serez un peu inconfortable de manger coudes à coudes avec vos voisins mais tout le monde sort le sourire aux lèvres, gardien d’un des secrets les mieux gardés de Montréal.

Petit local, grosses saveurs

Petit local, grosses saveurs

Et sachez que c’est un peu à cause de Kazu que j’écris ces chroniques d’un meilleur Deal.

Nourriture : 5/5

Service: 5/5

Kazu

Coût total avec les taxes & service (sandwich + breuvage): $12.65

1862 Rue Sainte-Catherine Ouest (coin St-Marc)

Ouvert : tous les jours sauf le lundi et/ou mardi. Sera en congé du 24 décembre au 11 janvier inclusivement.

11143112_10204293077071601_7809986037248322809_oFrançois Lavigueur, ami-collaborateur, recherchiste non-officiel en bonnes adresses, lectures et produits.

François c’est l’ami avec qui tu peux parler sans JAMAIS manquer de sujets.  En fait, dans son cas, il est possible de simplement l’écouter avec plaisir pendant des heures, tellement ses histoires sont colorées et intéressantes. Avouons-le, parfois on se demande si il aboutira à une fin avec tous ses détours, mais « Life is a journey, not a destination » et les plaisirs sont, avec François, dans les détails! Grand raconteur, éternel curieux, il est avide explorateur et d’un enthousiasme impossible à résister.