Taco, burger, pizza, chop suey... Les dix plats qui ont fait l'Amérique

05 févr. 23

Taco, burger, pizza, chop suey... Les dix plats qui ont fait l'Amérique

Taco, burger, pizza, chop suey... Les dix plats qui ont fait l'Amérique"Ce que nous cultivons, abattons, cuisinons et dévorons est infiniment politique. Alors certes, un pilon de poulet frit seul n'a pas mis fin à l'esclavage, un burger de légumes n'a en rien comblé le trou dans la couche d'ozone et une pizza n'a jamais gagné de prix Nobel d'économie, mais tous ces plats ont accompagné des événements, des mouvements historiques qui ont changé la face des États-Unis - et du monde". Taco, burger, pizza, chop suey... Les dix plats qui ont fait l'AmériqueTaco, burger, pizza, chop suey... Les dix plats qui ont fait l'AmériqueTaco, burger, pizza, chop suey... Les dix plats qui ont fait l'Amérique(Photos E. Debourse) Taco, burger, pizza, chop suey... Les dix plats qui ont fait l'Amérique (Photo Pierre Millour) Taco, burger, pizza, chop suey... Les dix plats qui ont fait l'Amérique

Rédactrice en chef du magazine , Elisabeth Debourse s'est offert, entre deux épisodes de pandémie Covid, un "socio-road trip grailleur" outre-Atlantique. A la recherche de ce qui fait les États-Unis, " ou une partie du moins de ce monstre de pays fragmenté, à travers sa cuisine".

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Dans American Appétit, publié en janvier 2023 chez l'éditeur Nouriturfu, la journaliste a concentré son périple à travers l'Amérique en dix chapitres. Dix chapitres pour célébrer l'insatiable génie local à phagocyter les traditions venues d'ailleurs pour inventer les différentes composantes de sa propre à embrasser un élément culturel d'une autre nation, à le transformer" ... quitte " à le faire adopter à son tour par sa patrie d'origine" comme ça a été le cas par exemple pour la pizza.

"Dix plats représentant la culture culinaire états-unienne (ou devrais-je à nouveau plutôt dire, les cultures culinaires) et qui racontent la société nord-américaine, ses trébuchements, ses fulgurances et ses évolutions, explique-t-elle. En quête d'un autre imaginaire, nourri par mes sens et des hot-dogs, j'ai cherché l'âme du chop suey, exploré les paradoxes du poulet frit, avalé des tartines de peanut butter and jelly , interrogé le taco et séparé le mac du cheese. J'ai même murmuré à l'oreille de l'inévitable burger, pour savoir ce qu'il avait à me dire sur le végétarisme".

Une immersion dans indispensable pour connaître ce qu'il peut bien y avoir entre la Cheffe militante Alice Waters et le beurre de cacahuète, comprendre pourquoi le cidre est plus courant dans ce pays que la bière et comment, en temps de crise, la pizza est devenue une valeur refuge pour " une population qui n'a pas d'autre choix pour se nourrir entre deux shifts ou deux boulots", se rendre compte qu'il existe 40.000 restos chinois à travers le pays, "soit plus que tous les McDo, Burger King et KFC réunis" ou que la diffusion du burger n'a été possible que grâce à l'invention, au milieu des années 1870, du hachoir à viande.

Une radiographie amoureuse et roborative de la société américaine à travers le prisme de ce qu'elle mange... Une grille d'analyse qu'Elisabeth Debourse emprunte au sociologue et anthropologue américain d'origine indienne Arjun Appadurai: ne pas s'extasier "sur la cuisine comme le portrait craché, le reflet parfait d'une société", mais la considérer "comme un miroir déformé par des millions de mains et de bouches singulières".