Apprendre à danser sous la pluie, Magaux Gilquin, éditions Lazare et Capucine

Par Lesateliersdesam

J'ai de la chance, beaucoup de chance.

Savez-vous pourquoi?

Parce qu'un jour d'Août 2016, j'ai poussé la porte de la maison de la presse Le Mascaret à Cadillac et j'y ai rencontré deux belles personnes qui, depuis, sont devenues très proches de moi.

Ils m'ont soutenue pendant l'écriture de mon manuscrit, les envois aux maisons d'éditions, les moments de découragements, les moments de doute et ceux, enfin, de liesse.

Les livres sont un trait d'union - entre autres magnifiques points communs - entre ma libraire préférée et moi. Elle sait ce que j'aime lire et me recommande toujours des lectures qui font mouche.

Vous avez compris où je veux en venir?

A ce joli livre dont je veux vous parler : Apprendre à danser sous la pluie.

La quatrième de couverture : Laure se partage entre ce Paris flamboyant qu'elle aime tant où elle côtoie journalistes, auteurs, politiques, et la Grande Maison de la douce tante Marthe, dans la quiétude dont elle a besoin pour se ressourcer. Aidée d'Arnaud, un psy peu conventionnel, notre héroïne va remonter le temps un certain jour de juillet où sa vie a basculé, emportant avec elle Marie, sa sœur jumelle. Ainsi, entourée du ténébreux François, de ses amies fidèles Nade et Martine, elle va renouer petit à petit avec ces instants fugaces de bonheur qu'il faut savoir saisir, s'alléger de ce qui l'encombre et l'empêche d'avancer, pour se construire un avenir plein de promesses.

Mon avis : j'ai été happée par ce roman dès la première phrase. J'ai donc reçu "une leçon de bonheur de tante Marthe" et j'en avais bien besoin. Pas parce que je ne suis pas heureuse mais tout simplement parce que je n'en ai pas assez conscience. Qu'il faut que je cesse d'espérer le moment parfait car il n'arrivera pas.

"Apprendre à danser sous la pluie" m'a permis de comprendre qu'il ne faut pas "attendre que l'orage passe" (Sénèque). Qu'il faut avancer dans la boue, relever la tête et la garder haute.

Qu'il faut aussi profiter de l'instant et ne pas le laisser filer car il ne passera pas une deuxième fois.

Comme le dit si bien Nade à Laure :

" T'es obsédée par le temps qui passe, Laure, en ce moment...

- Oui, j'avoue. J'ai des craintes sur le temps qui reste.

- Le temps qui passe ou le temps qui reste?...Et si tu profitais du moment présent...?

Les lieux décrits dans ce roman me sont tellement familiers. J'y ai vécu plusieurs années, de l'enfance à l'adolescence et les connais si bien. J'ai presque l'impression d'avoir déjà rencontré Tante Marthe, Nade et peut-être même Laure?

Je n'avais pas envie de lire la dernière phrase, le dernier mot et de tourner la dernier page. J'avais l'impression que je deviendrais alors orpheline de cette "belle famille d'amis", de cette Grande Maison qui ressemble, aussi, un peu, sans doute, à la mienne.

De ces heures à boire le thé, à déguster un verre, à discuter autour d'un dîner.

Ce roman est un hymne à la vie, à la vie telle qu'elle est, avec ses défauts, ses failles, ses coups bas, ses coups de mou, ses coups du sort, ses coups du cœur, ses coups de cœur...

Comme dit Tante Marthe : " Mais alors,..., dans ta vie, il n'y a que la nécessité de vivre? C'est simplement une contrainte pour toi, la vie. A quel moment t'accordes-tu du temps pour être heureuse de vivre? Pour goûter la vie autrement que parce qu'il le faut?"

Margaux en signant ce livre, nous donne une belle leçon sur les relations humaines. Sur ces non-dits qui nous étouffent, ces "non-gestes" qui nous anéantissent. Elle nous ouvre les yeux sur la nécessité de remettre en question ce que nous prenons pour acquis, de s'arrêter de courir pour regarder autour de soi, de se faire plaisir même si c'est au début un tout petit plaisir et d'en prendre conscience.

"Je tombe dans leurs bras parce qu'un jour il faut tomber dans les bras de quelqu'un. Il faut accepter ses émotions. Sans honte, sans pudeur."

Je pourrais encore écrire des pages et des pages sur ce roman mais je vais vous laisser aussi vous faire votre propre opinion.

Moi, il m'a fait du bien à la tête. Comme lorsqu'on vient de voir un bon film. Les images restent, les mots aussi. Ils nous accompagnent encore quelques temps dans notre propre vie et parfois nous reviennent comme ça en mémoire.

Merci Margaux!

j'ai eu la chance de te rencontrer et je peux t'assurer que j'ai su profiter de cet instant. Nous ne sommes pas "tombées dans les bras l'une de l'autre même si [nous acceptions notre émotion de nous voir en vrai enfin]. Sans honte, sans pudeur.

J'attends avec hâte ce moment qui nous permettra de partager un thé que nous aurions "préparé avec soin, dans une jolie théière, sur un joli plateau...Ne faire que ça. Ne penser qu'à ce thé que "nous préparons". Le regarder, le toucher, le humer. Ne pas faire autre chose que "nous" livrer à ce cérémonial avec volupté, à ce moment précis."

Voilà Margaux, je t'embrasse...